Isomorphe
Biennale de l’Art Contemporain Africain de Dakar, 2024
Pierre de sel et porcelaine
Les pièces présentées à la Biennale de Dakar trouvent leur origine dans la longue et complexe histoire du sel. Associé à la richesse, au pouvoir, et utilisé dans la magie et les religions, le sel a été une monnaie de premier plan, facilitant les échanges à travers le monde et permettant la conservation des aliments. Les pierres de sel sont utilisées pour fournir des sels minéraux aux animaux. Caprins, ovins et bovins les ont sculptés de manière unique par l’action répétitive de leurs langues. Ces formes abstraites et sculpturales ont inspiré un premier travail, « Érosion », autour de la question de la langue, de la mémoire et de son effacement. Reproduits en porcelaine, un matériau qui contraste avec la densité du sel mais qui conserve la délicatesse et la finesse des formes originales, ils en constituent un parfait isomorphisme. L’absence d’écritures matérialise la mémoire oubliée de ces textes. Les formes produites par cette collaboration avec le vivant ont étonnamment pu aboutir à des formes d’objets usuels, vases, bols qui ont trouvé leur place dans la section design de la 15ème biennale, curaté par Ousmane Mbaye.